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FEMMES, AVENIR DE L'AFRIQUE
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29 juin 2010

"Nous sommes devant le jugement de l'histoire"

"Nous sommes devant le jugement de l'histoire"
                              

 

             Sékouba Konaté et Jean-Marie Doré, le 26 juin 2010, pour la
clôture de la campagne électorale.                 Sékouba Konaté et Jean-Marie Doré, le 26 juin 2010, pour la clôture de la campagne électorale.                 © AFP             

                            

Les bureaux de vote ont ouvert pour la première élection libre de l'histoire de la Guinée. La veille, en conclusion de la campagne présidentielle, le général Sékouba Konaté a appelé tous les candidats à n'abstenir de tout "acte" ou "propos qui allongerait la liste déjà  longue de nos martyrs".

"Tous, nous sommes devant le jugement  de l'histoire", a lancé l'officier qui s'exprimait solennellement devant  les 24 candidats - tous civils - réunis au palais Sekoutoureya, à  Conakry, à la veille du premier tour du scrutin.

"Aucun de nous ne  devrait poser un acte ou prononcer un propos qui allongerait la liste  déjà longue de nos martyrs. C'est demain que la Guinée avancera pour  toujours ou reculera", a déclaré l'officier, plusieurs fois applaudi par  l'assistance.

Il s'exprimait neuf mois après le massacre d'au  moins 156 opposants par l'armée, dans un stade de Conakry.

Où vous allez nous mener

Sekouba  Konaté avait été le principal artisan du putsch de décembre 2008 après  la mort du général-président Lansana Conté, et était devenu le numéro 3  de la junte au pouvoir. Il s'est retrouvé président "par intérim", fin  2009, quand le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, a été victime  d'une tentative d'assassinat.

Sekouba Konaté avait promis qu'aucun  militaire ni dirigeant de la transition ne serait candidat à la  présidentielle et il a tenu parole. Il doit à présent tenir son  engagement de remettre le pouvoir aux civils à l'issue du scrutin.

"Le  15 janvier, à Ouagadougou, il m'a été confié une mission soutenue par  la communauté internationale. (...) Vous avez tous attendu de moi que je  respecte ma parole. C'est à mon tour de vous regarder, pour voir là où  vous allez nous mener", a-t-il dit à l'ensemble des candidats, en  présence des autorités de transition et de représentants des  institutions internationales.

La crainte des affrontements

L'officier a mis les candidats en  garde contre le risque de violences politiques, trois jours après des  affrontements entre militants à Coyah (50 km à l'est de Conakry): "Plus  le fossé sera grand entre vous, plus il y aura de risques  d'affrontements entre vos partisans".

Appelant les électeurs au  calme et à la retenue, l'officier a déclaré: "Je n'accepterai pas qu'on  assiste à une guerre fratricide à cause de calculs ou d'ambitions  personnelles (...) On ne peut plus continuer à vivre comme dans une  jungle ou dans un État sans âme".

Dans un pays ayant souffert de  51 ans de dictatures, civile puis militaires, l'ex-ministre de la  Défense de la junte a affirmé que l'armée était à présent "acquise à la  démocratie".

"Évitons que cette armée qui a montré son adhésion  totale à la transition et qui est acquise à la démocratie ne dise à son  tour que les hommes politiques n'ont pas pu saisir l'offre de démocratie  qu'elle a faite", a-t-il lancé aux candidats.

En réponse, un  opposant à tous les régimes depuis l'indépendance, Alpha Condé, 73 ans, a  pris la parole au nom de tous les candidats : "Nous devons remercier  ceux qui ont permis à la Guinée de voir que le changement a commencé",  a-t-il dit. M. Condé a adressé ses remerciements au général Konaté ainsi  qu'à la communauté internationale.

De son côté, la présidente du  conseil national de la transition (organe consultatif composé de 159  membres), la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo, a mis en garde contre  l'ethnocentrisme, en faisant valoir qu'"une seule ethnie ne peut diriger  la Guinée sans les autres".

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