Circoncision : un rite initiatique parfois dangereux
Circoncision : un rite initiatique parfois dangereux
Des garçons xhosas en Afrique du sud peints de l'argile blanche, symbole du passage à l'âge adulte. Une initiation qui s’achève avec le rite de la circoncision.
afrilux.co.za
En Afrique du Sud 33 adolescents ont été tués ces dernières semaines au cours de rites d’initiations dans la province de l’Eastern Cape dans l’Est du pays. Les circoncisions traditionnelles marquent le passage à l’âge adulte chez les jeunes Xhosa, un groupe ethnique majoritaire dans cette province pauvre et rurale. Les autorités sanitaires peinent à inculquer des règles d’hygiène aux guérisseurs traditionnels.
Avec notre correspondant à Johannesburg, Nicolas Champeaux
La plupart des décès ont été constatés dans des écoles d’initiation clandestines de la province. Dans ces écoles les guérisseurs procèdent souvent aux circoncisions à l’aide de couteaux non stérilisés, et selon les autorités sanitaires, les praticiens informels ne savent pas traiter les infections fréquentes après l’opération.
De nombreux habitants de la province de l’Eastern Cape estiment que la méthode de circoncision rapide et sans souffrance effectuée par les médecins qualifiés, ne permet pas aux adolescents de devenir des adultes. L’âge légal de la circoncision a été fixé à 18 ans en 2001 mais de nombreux adolescents qui souhaitent prouver leur masculinité dès l’âge de 15 ans, font appel à ces guérisseurs qui contrairement aux lois locales ne se sont pas déclarés auprès des autorités.
L’ethnie Khosa organise des rites d’initiation deux fois par an, la
première saison de l’année débute en juin, la deuxième en novembre. Les
autorités locales ont procédé à la fermeture de onze écoles clandestines
ces dernières semaines et ont ainsi sauvé une soixantaine
d’adolescents. Elles tentent par ailleurs d’inculquer des règles
d’hygiène de base aux guérisseurs mais il n’empêche, chaque saison
emporte son lot de vies.