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FEMMES, AVENIR DE L'AFRIQUE
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26 juillet 2011

ROLE DES FEMMES DANS LA SOCIETE...

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ROLE DES FEMMES DANS LA SOCIETE...

 

A- FEMMES ET VIE PRIVEE

L’idée selon laquelle, parce que les femmes donnent la vie, elles sont “naturellement” plus aptes à s’occuper de leur foyer persiste de manière consciente ou inconsciente dans notre société. La famille demeure l’espace réservé des femmes et la division sexuelle du travail cantonne encore les femmes dans les tâches domestiques. Si on entend par travail domestique « l’ensemble des travaux qui concourent à l’entretien et au bien-être des membres du ménage », l’INSEE constate que les femmes réalisent les 2/3 de ces tâches. En effet, un homme travaillant à plein temps passe en moyenne 10 heures par semaine au travail domestique, une femme dans une même situation plus de 30 heures. Les hommes passent 5 fois plus de temps que les femmes à l’entretien du véhicule, au bricolage, au jardinage et à la sortie du chien. Par contre, les femmes passent 5 fois plus de temps à la cuisine, à la vaisselle, 3 fois plus de temps aux courses, au repassage, à la lessive et à l’éducation des enfants. Aujourd’hui, les femmes “modernes” qui travaillent sont donc toujours responsables de la charge domestique et cumulent une double journée de travail voire une triple : leur travail, les tâches domestiques et l’éducation des enfants.

On voit bien que ces divisions des tâches reflètent une vision stéréotypée du rôle des femmes et des hommes. Pour les hommes, il s’agit de la maîtrise d’instruments techniques, de tâches nécessitant une force physique, plus ponctuelles ou centrées sur l’extérieur de l’espace privé. Pour les femmes, cela correspond plutôt à la maîtrise de savoir-faire plus traditionnels, de travaux plus répétitifs centrés sur l’intérieur du ménage.

Le travail domestique fournit par les femmes n’est pas considéré comme un travail puisqu’il est réalisé gratuitement. Il est donc socialement sous valorisé. En outre, la place qu’occupent les femmes dans la sphère productive est idéologiquement expliquée par la place qu’elles occupent dans la sphère reproductive, c’est-à-dire domestique ou privée.

* Elles peuvent gagner moins car elles n’ont pas, à l’inverse des hommes, la charge sociale d’entretenir une famille, * Elles peuvent être à temps partiel car elles doivent s’occuper des enfants, * Elles doivent choisir des métiers compatibles avec leurs responsabilités familiales, * Elles occupent prioritairement des emplois liés au relationnel et à l’enfance du fait de leurs qualités “ naturelles ” (patience, douceur…).

Au sein des couples, ce sont de plus en plus souvent les femmes qui s’occupent de la gestion ou de l’intendance du ménage. Toutefois, la plupart du temps, leur décision est soumise à vérification avant acceptation de la part du mari.

En conclusion, on constate que dans la construction de l’identité féminine, les femmes sont encore soumises et liées à leur rôle de reproductrices. Leur domaine réservé étant l’entretien du foyer. La participation des hommes au travail domestique étant encore occasionnelle et “sympathique”. Pour changer ces comportements profondément ancrés dans notre culture, il faudrait, comme pour toutes les inégalités liées à l’oppression des femmes, une prise de conscience collective de cette oppression, afin de trouver d’autres voies de relations et de vie entre les deux sexes.

 

B- FEMMES ET TRAVAIL

Nous avons vu que la culture occidentale réserve le domaine public aux hommes. Cela justifie le fait que la présence des femmes soit considérée comme illégitime dans la sphère du travail salarié. Les femmes ont toujours participé à la vie de la société, mais avec pour unique lieu de production le foyer. Ceci a commencé à évoluer dans les pays occidentaux suite à la Révolution Industrielle. Mais la force de travail des ouvrières était exploitée de façon encore plus révoltante que celle des ouvriers. Leur revenu était en effet largement inférieur à celui des hommes pour un même travail fourni. Il était considéré comme un salaire d’appoint, servant à compléter celui du chef de famille. Le fait de travailler n’offrait donc aucune autonomie aux femmes, même financière. Bien plus, il amenait avec lui le concept nouveau de double journée de travail : les femmes de classe ouvrière ayant à supporter le jour un tracail salarié et, rentrées chez elles, le travail domestique. Mais l’accès massif des femmes européennes sur le marché du travail remonte à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. La reconstruction des pays ayant subi les bombardements nécessitait une augmentation réelle de la force de travail. C’est ainsi que les capitalistes firent appel aux femmes et aux étrangerEs. Plus tard, le droit de travailler est devenu une revendication importante de la part des femmes puisque cela leur permettait d’être indépendantes des hommes. Elles désiraient pouvoir divorcer, par exemple, sans avoir à se poser la question de leur survie matérielle. Aujourd’hui, de nombreuses avancées ont eu lieu quant à la pénétration du marché du travail par les femmes, mais aussi quant à leurs conditions de travail. Cependant, dans ce domaine également, les inégalités entre hommes et femmes restent criantes. La place des femmes dans le travail reste fortement marquée par l’inégalité et la discrimination : chômage, précarité et emplois déqualifiés, bas salaires, double journée de travail.

Le salaire des femmes reste en moyenne 30% inférieur à celui des hommes pour le même travail, le chômage des jeunes femmes est de 32% contre 23% chez les jeunes hommes, près de 60% des chômeurs non-indemnisés sont des femmes. Enfin, 78,8% des 3 millions de salariéEs payéEs moins de 5000F sont des femmes.

De plus, depuis une quinzaine d’années, on observe une augmentation massive du temps partiel féminin : un tiers des femmes sont à temps partiel, soit plus des 4/5e des salariés à temps partiel. Or ce temps partiel n’est généralement pas un choix. Le fait qu’il touche aujourd’hui si massivement les femmes découle en grande partie de la conception du rôle des femmes dans la société, car si elles ont pu accéder en masse au marché du travail, les femmes n’ont pu le faire qu’au prix des doubles journées de travail (travail salarié / travail ménager). Si la société a pu accepter que le travail salarié ne soit plus uniquement masculin, le travail ménager, en revanche, reste exclusivement féminin. Ainsi, le discours dominant estime que si les femmes veulent travailler, elles doivent pouvoir concilier emploi salarié, tâches ménagères et éducation des enfants, ce qui explique grandement le fait que les femmes soient massivement employées à temps partiel. Mais ce temps partiel imposé s’inscrit dans une logique discriminatoire et régressive : temps partiel signifie également salaire partiel (et généralement, le salaire horaire à temps partiel est inférieur au salaire horaire à temps plein) et ne permet plus l’autonomie financière des femmes, dans ou en dehors du couple.

Enfin le temps partiel permet de ne pas remettre en cause le rôle premier des femmes pour l’idéologie dominante, c’est-à-dire celui de mère et d’épouse. Par ailleurs, cette idée de rôle naturel permet de justifier qu’en cas de crise on s’attaque d’abord aux femmes (et aux immigrés pour d’autres raisons) comme responsables de la crise : les femmes restent les premières victimes du temps partiel et les premières virées ; c’est ce qui se cache par exemple dans la volonté de créer un salaire parental qui n’est rien d’autre qu’un moyen de renvoyer les femmes au foyer.

Pour mettre fin à ces discriminations et permettre une réelle émancipation des femmes, il faut non seulement lutter pour réduire massivement le temps de travail dans le but de créer des emplois et d’obtenir une baisse significative du chômage, mais aussi développer les structures publiques d’accueil de la petite enfance à hauteur des besoins (cantines scolaires gratuites, crèches dans tous les lieux publics et de travail) et enfin opérer une réelle remise en cause de l’idéologie traditionaliste de la famille et de la distribution sexuée des rôles.

 

C- REPRESENTATION POLITIQUE

Alors que les femmes représentent plus de la moitié du corps électoral, elles sont loin de cette proportion parmi les élu-e-s. Le pourcentage de femmes au parlement français suita aux élections de 1997 est de de 10,9 %. Ce chiffre est le plus faible de toute l’Europe hormis la Grèce. Le mode de scrutin majoritaire est un des facteurs explicatifs de cette situation. Mais dans les scrutin partiellement ou totalement proportionnels, le pourcentage de femmes reste faible : 25 % dans les conseils régionaux, 8 % dans les mairies et 40,9 % des élu-e-s au parlement européen après les élections de 1999, au lieu de 29,9 % précédemment ! (Cette progression serait-elle en partie liée à l’émergence, à ce moment là, du débat sur la parité ?). Cette faible représentation des femmes est notamment due aux pratiques des partis qui réservent les élections prestigieuses ou “sûres” à des hommes, le scrutin majoritaire ou encore le cumul des mandats accentuant cette situation. Les femmes qui exercent des fonctions politiques sont encore souvent considérées comme n’étant pas à leur place (pouvoir politique est encore assimilé à “virilité”) ou comme “différentes” (elles doivent adopter des normes dites “masculines” mais se spécialisent dans des domaines où elles auraient des “compétences particulières” : enfances, affaires sociales... La féminisation dans les partis politiques de gauche progresse lentement. Au PCF, les femmes représentent 4% des adhérents, au PS 26%, à la LCR 30%, aux JCR 40% ! C’est au regard de tout ce que l’on vient de noter qu’il convient d’aborder la question du rapport des femmes à la vie publique et politique. L’oppression quotidienne des femmes en ce qui concerne l’éducation, le travail, les tâches domestiques, l’image véhiculée dans les médias, ne lui permet pas de trouver aujourd’hui une place d’égalité en politique : cela demande un temps qu’elles ont rarement, et une prise de responsabilité pour laquelle elles sont rarement éduquées.

En ce sens, le débat sur la parité a au moins eu le mérite de reconnaître cette inégalité, mais la réponse en terme de loi n’est peut-être pas adaptée : 
- Elle est déconnectée des causes de cette non-participation : les causes sont avant tout économiques et idéologiques, comme nous l’avons montré. 
- Cette loi est souvent justifiée par une différenciation essentialiste : les femmes auraient une autre manière d’aborder la politique : elles seraient, par exemple, plus matérielles et plus douces.

La revendication de la parité, est une revendication que nous portons dans son principe. Cependant, imposer une parité artificielle comporte des dangers : d’une part, la présence de femmes sur les listes risque d’apparaître comme justifiée uniquement par leur appartenance au sexe féminin, et non par leurs compétences. D’autre part, la parité sur les listes ne doit pas apparaître comme une fin en soi : elle ne doit pas permettre de faire oublier les causes de la non-représentation politique des femmes ; l’aboutissement d’une telle parité risque d’être présentée comme la preuve de l’émancipation ultime des femmes, et c’est en ce sens qu’elle présente un risque. En réalité, c’est par des mesures sociales (réduction du temps de travail, salaire égal pour travail égal, équipements collectifs…) que l’on obtiendra une parité effective en termes de représentation politique, mais de manière plus globale également.

Il n’y a pas de différence naturelle de valeurs entre les femmes et les hommes. Les valeurs qui sont attribuées à chacun des sexes ne sont que la conséquence d’une construction symétrique : la figure de l’homme existe parce que celle de la femme en tant que dominée existe en parallèle. La caractérisation des valeurs respectives des hommes et des femmes n’est donc que le résultat de l’oppression des femmes par les hommes. La parité ne doit pas se réaliser sous le seul prétexte que les femmes sauront apporter une dimension nouvelle à la vie politique en raison de valeurs particulières qu’elles porteraient. C’est à égalité que les femmes doivent pouvoir prendre part dans les débats et elles ne doivent pas être cantonnées à des domaines qui leurs seraient particulièrement  réservés en raison de ces valeurs.

http://jcr-red.org/spip.php?article16.

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