Face aux États-Unis en huitièmes, le Ghana veut faire chavirer l'Afrique       

          Dernier rescapé africain du Mondial, le Ghana défie les États-Unis samedi soir en huitièmes de finale. Autant qu'une place en quarts, c'est le cœur de tout un continent que les Black Stars s'apprêtent à conquérir.         

          Par FRANCE 24  (texte)                                  

Alors que plusieurs pays africains commémorent, cette année, le 50e anniversaire de leur indépendance, la magie du sport a fait du Ghana le porte-étendard de son continent au Mondial-2010. Un rôle qui sied bien au pays qui a inauguré la fin de l’ère coloniale en Afrique en 1957.

Le Ghana est le seul rescapé africain du premier tour de la Coupe du Monde sud-africaine, la première jamais organisée sur le continent. Après les éliminations successives de l’Afrique du Sud, une première pour un pays hôte, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie et du Nigeria, les yeux de tout un continent se sont tournés vers les Ghanéens.

"Nous allons représenter le continent", affirme le défenseur ghanéen John Paintsil, qui se dit "triste de voir les autres équipes africaines éliminées". Pour le sélectionneur serbe du Ghana, Milovan Rajevac, ce match est très important "pour nous et pour l'Afrique".

La première nation africaine à atteindre les demi-finales ?

Sur le papier, les Black Stars ont l’opportunité unique de devenir la première nation africaine à atteindre les demi-finales d’un Mondial. Et l’espoir est permis, car s’il remporte son duel en huitièmes de finale, samedi, contre les États-Unis, le Ghana jouera sa place dans le dernier carré contre le vainqueur d'Uruguay-Corée du Sud.

Pour y parvenir, le "Brésil de l’Afrique" peut compter sur un effectif de grande qualité, composé de jeunes talents évoluant en France, aux Pays-Bas et en Italie. La plupart d’entre eux, tels Michael Essien, Derek Boateng ou Daniel Aggei, ont été formés au Liberty Professionals FC, l’un des plus prestigieux clubs d’Accra, la capitale ghanéenne. "Je suis fier des joueurs qui sont passés dans notre équipe. Je suis sûr que les Blacks Stars trouveront le chemin de la demi-finale et de la finale", affirme à FRANCE 24, le président du club, Alhaji Sly Tetteh.

Plus fiers encore sont les habitants de Manprobi, dans la banlieue d’Accra, qui ont vu grandir des joueurs comme Stephen Appiah, Peter Quaye ou encore Asamoah Gyan, qui évolue en Ligue 1 française sous les couleurs du club breton de Rennes.

Pour les jeunes, les étoiles du Ghana sont des modèles. "J’aimerais devenir comme eux, donc je veux m’entraîner beaucoup pour cela. Je veux qu’ils ramènent la Coupe au Ghana", se prend à rêver un footballeur en herbe. Pour une fois, les jeunes footballeurs de rue ne sont pas pressés de revoir leurs idoles dans le quartier. Ils espèrent que les Blacks Stars réalisent un exploit. Au nom de l’Afrique.