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FEMMES, AVENIR DE L'AFRIQUE
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31 mai 2010

"Etes-vous du côté du bourreau ou de la victime ?"

                  

            Violences_Kenya_0
Par Marion Urban          

               

C'est la question posée par les organisations des droits de l'homme aux participants du XXVe sommet France-Afrique. Dans une conférence de presse commune, organisée dans un hôtel niçois. Human Rights Watch, le Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains, la Ligue des droits de l'homme et la Fédération internationale des droits de l'homme ont brossé un tableau particulier de la rencontre entre les chefs d'Etat africains et le président français Nicolas Sarkozy.

      

                                 

Les défenseurs des droits humains sont allés droit au but, pointant les débats absents du sommet de Nice. Parfois, avec mordant. «Je salue le Kim Jong II de l'Afrique, l'Erythréen Issayas Afeworki... Je remercie le Botswana et l'Afrique du Sud d'avoir conseillé à Omar el-Béchir de rester chez lui», ironise Reed Brody de Human Rights Watch.

Pragmatique : «on ne peut pas demander aux bourreaux au pouvoir de se tirer une balle dans le pied» évoquant la nécessité de lutter contre l'impunité, et d'énumérer quelques dossiers en cours : le massacre du Beach à Brazzaville en 1999, où des réparations ont été accordés aux victimes sans que les coupables ne soient punis; le procès de Hissène Habré, exilé au Sénégal depuis, dont l'organisation du procès a été approuvée par l'Union africaine depuis 4 ans, et repoussé par la justice sénégalaise sous prétexte de manque d'argent; l'Ethiopie qui a lancé une campagne massive d'expulsions des mendiants des rues dans les principales villes (200  000 ?), en avril dernier, doublée d'une campagne d'intimidation des électeurs qui ont voté le 23 mai pour leurs députés; les journalistes de Radio Okapi, interpellés, harcelés, et  Didace Namudjimbo assassiné, en République démocratique du Congo....

«On parle de lutte contre le terrorisme, mais est-ce le thème prioritaire ?» s'interroge le président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Patrick Baudouin, qui dénonce un «alibi commode» utilisé par la France quand elle assure «qu'elle n'a pas à intervenir dans les affaires internes d'un pays.»

L'avocat appuie son propos en citant le cas d'un ancien ministre de l'Intérieur mauritanien, qui s'est rendu plusieurs fois en France, sans être inquiété. Or, celui-ci est le tortionnaire  d'un ressortissant franco-mauritanien. Conseillé par le juge de l'affaire de s'adresser au ministère des Affaires étrangères, Patrick Baudouin s'est entendu répondre que l'ancien ministre de l'Intérieur était «protégé par son immunité».   Le président d'honneur de la FIDH suggère de publier la liste des membres des délégations africaines qui sont présentes à Nice -certains délégués ne sont pas protégés par une immunité diplomatique-, en évoquant  une possible «utilisation de fausses identités».

La perspective d'un atelier de travail consacré aux entreprises et au respect de l'environnement hérisse Catherine Choquet de la Ligue des droits de l'homme qui confirme que la participation des syndicats n'a été sollicitée que le 25 mai, soit 6 jours avant le sommet.*.

Les Etats africains devraient réclamer la ratification de la Convention des Nations unies sur les protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille à la France. Ce serait une révolution puisqu'aucun pays du Nord ne l'a signé**», lance-t-elle provocatrice «ce serait un bon préambule avant de discuter de la réinsertion des migrants dans leur pays d'origine».

source: rfi

    
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